Les Comptes Rendus des courses de l'UTMB pour Loïc et de Stéphane, Christophe et Daniel sur le GRP :
Loic sur l'UTMB (166 Km / 9500m D+) :
je suis de retour de l'UTMB où j'ai dû malheureusement abandonner au kilomètre 95 (Arnuva pour les connaisseurs ) à cause de mon genou, j'arrivais encore à courir et à doubler des coureurs mais je ne pouvais plus du tout descendre les grosses pentes. Je suis bien déçu car sans cette douleur, j'avais vraiment les jambes pour aller au bout, et même finir dans un bon temps.
Malheureusement, dès la première descente, ma douleur au genou s'est de nouveau fait ressentir et à
chaque ravitaillement depuis le 30 ème kilomètre, je pensais à l'abandon...
Bref, j'ai appris qu'un abandon n'est pas facile, çà laisse un goût d'inachevé et beaucoup d'investissement de perdu, mais je compte bien prendre une très sérieuse revanche sur cet UTMB... Allez Stéphane, même combat avec le GRP ! :)
Bon, je pars me soigner dès aujourd'hui et reviens dans quelques semaines, motivé à bloc !
Bon entraînement à vous tous !
Stéphane sur l'ULTRA du GRP (158Km / 9568m D+):
Le choix de l'épreuve fut la première étape. Cette fois ce sera le GRP et ce devrait être mon dernier ultra.
La seconde étape liée au choix fut de donner un sens à cette volonté à cette envie.
Viendra ensuite la construction de la saison où l'objectif sera ce GRP.
L'écriture du plan d'entraînement spécifique ce fera en dernier, exercice où je prends pas mal de plaisir.
La première des victoires, difficile à atteindre, sera de terminer cette longue mise en forme, sans blessure, sans trop de fatigue et de conserver intacte cette envie de
courir.
Le départ donné, les 2 premières heures sont souvent révélatrices de mon état physique. Ce 25 août ça allait plutôt bien, même si Christophe me tirait un peu trop vers l'avant. Bien vite pourtant la lassitude s'est installée, l'enchaînement des ascensions sans jamais pouvoir courir auront eu raison de mon mental. Le plaisir ne sera pas au rendez-vous. Au col de Sencours je décidais d'abandonner, chose impossible car à cette altitude ce n'est pas prévu.
Repartant trempés, frigorifiés, Christophe et moi atteindrons à la nuit Villelongue, premier gros ravitaillement. De nouveau sur le sentier avec 1 heure d'avance par rapport à nos prévisions, après 1h30 d'ascension, je décidais de redescendre, laissant Christophe seul aller vers
son destin. La nuit aura eu raison de ce mental de petit joueur. Revenu à Villelongue, allongé dans cette salle des fêtes sur un lit improvisé, j'ai ressenti un soulagement indescriptible et me suis endormi sans aucun regret.
Le prestige de cette épreuve m'attirait bien plus que son côté purement sportif. J'ai pêché par pur orgueil.
Pendant ce temps, pas à pas, foulées après foulées, en toute humilité Christophe rejoignait Vielle Aure pour inscrire son nom dans la petite famille des cent bornards.
Bravo Christophe.
Remets toi vite Loïc, sans brûler les étapes.
Christophe sur l'ULTRA du GRP (158Km / 9568m D+): LES PHOTOS
Départ 7h00 retardé de 2h00 pour cause de mauvais temps, toutefois l’orage prévu la nuit est passé plus haut le départ se fera au sec mais des pluies sont attendues dans la journée.
Comme prévu je pars avec Stéphane en fin de peloton, le départ se fait prudemment car aussitôt 1400 m de D+ nous attendent, et effectivement dès que nous arrivons à 2000 m d’altitude je cherche déjà mon souffle, il faut s’acclimater, la course va être longue.
Nous avançons, Stéphane en bonne forme m’attend, la 1ère grosse difficulté arrive : le Col de Sencours (2400 m), il fait froid, parti en short et tee-shirt je me change à l’abri d’un rocher mais il est trop tard je n’arrive plus à me réchauffer, je suis frigorifié, je ne sens plus mes doigts, nous arrivons au ravitaillement, un petit refuge où tous les coureurs s’entassent, impossible d’accéder au ravito., impossible de se poser quelques instants, certains coureurs sont en hypothermies, une coureuse pleure, j’aide même un coureur qui a tellement froid à ouvrir son sac.
En près de 8h00 de course nous avons fait environ 30 kms !!! le moral est au plus bas, je me dis que la suite risque d’être difficile, mais nous minimisons le temps d’arrêt et repartons dans l’espoir de se réchauffer.
Doucement mais surement nous enchainons les kms, sur les portions « plates » j’essaye de courir au maximum mais le parcours est chaotique il y a sans cesse des rochers et il nous faut jouer les acrobates pour avancer, nous arrivons à Villelongue (70 kms), il est 22h00, 1er gros ravito. Où nous pouvons manger et changer de sac. Nous prenons quelques instants pour récupérer mais pas trop je préfère avancer doucement mais continuellement, nous repartons pour une montée interminable et à 0h30 Stéphane me dit qu’il arrête (le moral lui a fait défaut pourtant il aurait fini bien avant moi), fait demi-tour et repart pour Villelongue afin de reprendre la navette pour le retour, je lui dis que je continue mais que je pense ne pas aller très loin, à ce moment de la course mon seul objectif est d’enchainer les points des contrôles, étapes par étapes pour avancer.
Je continu seul, il fait nuit et froid de plus le brouillard tombe et la visibilité est limitée, d’ailleurs je me perds au Col de Contente et je retrouve mon chemin en faisant demi-tour.
J’ai marché toute la nuit et j’arrive à Cauterets, je me sent en forme et à 7h00 je décide d’accélérer mon rythme, je double de nombreux coureurs, je passe ainsi les 100 kms, et maintenant je ne pense qu’à avancer et m’imagine finir. (Après course je pense que cette accélération est trop hâtive, j’aurai dû attendre 2 ou 3 heures avant d’accélérer car les 30 derniers kms ont été difficiles)
Je suis en forme jusqu’au 130ème km, mais là des montées à 7 / 8 % voir plus pour arriver à près de 2500 m d’altitude ont raison de mon moral, je m’alimente difficilement, ma tête tourne à chaque pas, je m’arrête / repart et ainsi de suite pendant des heures, nous avons rejoint depuis quelques temps les coureurs du 80 kms, qui me doublent s’en cesse et m’encourage, en vain … mais je continue et arrive au dernier ravito. La fin est proche, au ravito. un organisateur me dit que les « 160 » doivent tourner plus court à la prochaine route ce qui raccourci le parcours (bonne nouvelle) malheureusement je ne trouverai pas cette route, comme je ne retrouve aucun coureur des « 160 » je ne veux pas prendre le risque de me perdre et décide de continuer avec les « 80 », la 2ème nuit tombe et le froid avec, je me couvre une dernière fois et attaque le dernier col (2215 m), la dernière montée sera aussi difficile que la dernière descente (1400 m D-), environ 3h00 plus tard j’arrive et voit Stéphane qui m’accompagne pour le dernier km, je passe la ligne d’arrivée vers 23h00 après 39h53 de course, 332ème et 108ème Sénior.
Je suis heureux d’en avoir terminé après des mois d’entraînements et beaucoup concessions, la course est belle mais très difficile, les paysages sont magnifiques, maintenant place au repos, musculairement je me remets rapidement, seul une cheville légèrement tordue et une douleur à un tendon sont les séquelles de la course.
Daniel sur le GRAND du GRP (79Km / 5068m D+):
Pour un premier contact avec les Pyrénées avec le Grand Raid, je pense avoir été bien surpris de découvrir ces belles montagnes, mais cela à un prix et je pense que je l’ai bien payé sur ce tracé très technique et exigeant.
Débout samedi 3h30, départ 5h00 avec la frontale le sac les bâtons et surtout la volonté de réussir (ce n’était pas gagné) un peu la trouille, mais il faisait beau, la veille l’ultra était parti sous le déluge.
Allez c’est parti pour 80 km 5000m de dénivelé positif, 5 cols de 2200 à 2500m et l’ascension du Pic du Midi 2876m. c’est avec 3h30 d’avance que je passe la barrière horaire au Pic du Midi, maintenant la descente vers Tournaboup, (gros ravito avant la fin ) mais la nuit commence à tomber et il reste 30 bornes 1400m de dénivelé positif pour aller au col de Portet (2450m) et puis cette descente finale de 13km et 1400m de dénivelé vers Vielle-Aure, je pense que les descentes sont plus éprouvantes que les montées, on ne sent plus les muscles qui sont en feu.
Quelle joie de voir le village dans la vallée et de pouvoir franchir la ligne d’arrivée, d’avoir fait honneur au CCPB, d’avoir eu du beau temps et d’avoir franchi tous ces obstacles.
Une petite pensée à Christophe qui après plusieurs échecs a réussi son rêve un grand raid, et surtout je n’oublie pas Stéphane et Loïc qui ont dû abandonner c’est dur, mais moi aussi je sais ce que c’est !!!!ça fait mal.
Allez, la vie continue et le GRP sera un très beau raid à mettre à mon CV déjà bien rempli.
Rendez-vous à la pointe de Caux
Daniel
Video de l'Ultra du GRP 2011 :